Interview de François Xavier Crozet – Rubex Pharma

By Published On: 29 mai 2024

François-Xavier CROZET,

Directeur général de la société Rubex Pharma

En 2025, Rubex-Pharma fêtera ses 50 ans. Un demi-siècle d’existence aux côtés des pharmacies d’officine avec simplicité et services comme maître mots.

Lors d’une récente interview, vous avez introduit Rubex-Pharma comme répondant à toutes les attentes des pharmaciens, en dehors des médicaments. Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous présenter votre entreprise ?

Rubex-Pharma a été créée en 1975 et se positionne comme « le couteau suisse » de l’officine. Notre offre regroupe tout ce qui est nécessaire au fonctionnement de l’officine, à l’exception du médicament. Cela couvre la communication extérieure avec les croix et les vitrines, la communication intérieure, en passant par l’espace de vente et le back office avec les armoires réfrigérées et les colonnes à tiroir. Nous proposons aussi tout ce qui est indispensable au fonctionnement quotidien comme les badges ou encore les sachets fabriqués dans nos locaux. Tous ces produits figurent à notre catalogue annuel qui compte 5000 références réparties dans 28 familles, ainsi que sur notre site internet.

Fort de ce demi-siècle d’expérience, vous avez été témoin de l’évolution de la pharmacie. Quels sont les points ayant eu, selon vous, le plus d’impact ? 

Il y a, je dirai, deux points majeurs. L’un n’est pas une évolution, mais une constance. D’abord avec le maillage territorial, qui même s’il est fragilisé par les fermetures d’officine, reste l’un des meilleurs au monde et permet à chaque citoyen d’avoir un accès facile et rapide à une officine. Ensuite avec la délivrance des médicaments, cœur de métier.

Mais constance ne signifie pas immobilisme, j’en veux pour preuve les notions de services et d’accompagnement qui sont devenues centrales, notamment avec la crise du Covid. Cette dernière est une véritable période charnière pendant laquelle les pouvoirs publics ont pu se reposer sur la force du maillage territorial. La grande majorité des officines ont mis à contribution tous les salariés pour proposer le dépistage puis la vaccination. Même les officines qui ne proposaient pas ces services, s’y sont mises et continuent aujourd’hui.

Ces nouvelles missions dont vous faites état demandent du temps. En milieu rural plus qu’ailleurs, celui-ci vient à manquer. Quelles solutions préconisez-vous pour soulager le pharmacien dans l’accomplissement de ses tâches quotidiennes ?

Vous avez raison, le gain de temps sur les tâches du quotidien est aujourd’hui au cœur des préoccupations. Le pharmacien rural et sa petite équipe quand il en a une, doit jongler entre toutes les tâches de mise en rayon et de gestion en plus de l’administratif et du temps à allouer au patient. En ce sens, Rubex-Pharma a œuvré depuis 50 ans à s’inscrire comme interlocuteur unique pour le pharmacien,  lorsqu’il est question d’acheter autre chose que des médicaments. Notre offre couvre déjà la très grande majorité des besoins, mais nous savons que le métier évolue et que cela va engendrer de nouveaux besoins. Chaque jour, nous avons plus de 500 contacts avec les équipes officinales et dès que nous enregistrons une demande pour un produit spécifique, ou une nouvelle référence, nous réagissons. C’est l’avantage d’être une PME industrielle française. Nous fabriquons 80% de nos références en interne. Cela nous permet de réagir très vite à la demande. Et si nous ne sommes pas en mesure de les fabriquer, nous travaillons avec des fournisseurs externes, capables eux aussi de réagir très vite.

C’est d’ailleurs cette capacité de réaction qui nous permet d’être fournisseurs de la plupart des grossistes répartiteurs, lorsqu’il s’agit par exemple de sachets ou de badges.

Vous voulez dire que toute votre offre est fabriquée en France ?

Je dois confesser que je ne sais pas travailler avec la Chine, alors oui, nous avons fait le choix d’avoir 75 % de PME françaises comme partenaires. Ces dernières font la part belle au sourcing local avec 80 % de matière première venant également de France. « Fabriqué en France », ce n’est pas, selon moi, un simple label. C’est une véritable vision à moyen terme. Sur le plan tarifaire, ce n’est pas forcément plus cher, mais toujours au juste prix, lequel a une répercussion sur la pollution, la qualité de la matière première et la justice sociale.

Le reste de nos partenaires est situé en Europe, à une exception près. Nous avons un fournisseur historique au Vietnam pour les sachets en polypropylène tissé. C’est un partenaire que nous connaissons très bien et qui nous garantit un climat écosociétal compatible avec nos valeurs.

Ce choix de conviction est-il également lié à la volonté de plus en plus marquée d’inscrire l’officine dans une démarche éco-responsable ?

Oui, bien entendu. Avec la fabrication en interne et les matières premières françaises, nous réduisons les livraisons et évitons ainsi une pollution inutile. De la même manière, nous tentons au maximum de globaliser les commandes pour éviter la multiplication des petites commandes et livraisons.

En termes de pollution, nous avons récemment fait le choix de nous tourner vers le kraft brun, non blanchi au chlore pour la sacherie. Enfin, et pour la petite histoire, nous travaillons sur une machine d’imprimerie rotative qui date de 1936, car la machine qui ne pollue pas c’est celle que l’on n’achète pas.

Votre offre fait la part belle à la digitalisation, avec notamment les étiquettes électroniques. Ce système est-il adapté aux officines de toutes tailles ?

Les premières 2500 officines ayant pris le virage de l’affichage digital ces 25 dernières années étaient de très grosses officines. Mais ces trois dernières années, nous avons misé sur cet outil pour le rendre accessible aux officines de toutes les tailles. C’est une question de gain de temps pour le pharmacien et son équipe.

Prenons l’exemple d’une officine ayant besoin de 1 000 étiquettes. L’investissement sera d’à peu près 11 000 €. C’est un investissement, certes, mais rapporté à un encours de 72 mois cela représente moins de 200 € par mois, c’est-à-dire quatre heures en temps horaire pharmacien. Or un pharmacien ou son équipe passe beaucoup plus de quatre heures par mois à vérifier les prix, imprimer les étiquettes et les changer sur les rayons.

Nos étiquettes sont compatibles avec tous les LGO du marché. Ce qui permet une mise à jour automatique des prix et évite par exemple les litiges sur le prix affiché en rayon et au comptoir au moment du règlement. Nous proposons également des kits PLV entièrement sur mesure de manière à attirer les yeux sur les prix bas, les promotions, les lots, etc.

Pour finir, quels sont vos axes de développement pour les années à venir ?

Nous travaillons sur deux axes principaux. Premièrement les écrans de vitrine pour communiquer efficacement sur l’offre de service de l’officine, mais aussi les produits en fonction de la saisonnalité.

D’un autre côté, nous continuons à travailler sur la PDA. Nous avons déjà développé un appareil compact pour les pharmaciens, mais nous cherchons à l’améliorer encore. L’objectif est de proposer un appareil adapté aux officines de petite taille n’ayant pas une demande suffisante pour de la PDA automatisée, mais cherchant à produire de manière semi-automatisée des piluliers sous blister pour un patient toutes les semaines ou toutes les deux semaines. L’investissement tournera autour de 5000 euros et offrira les mêmes garanties de sécurité que les automates de plus grosse taille.